Un quotidien façonné par la généalogie
La recherche généalogique fait partie intégrante de mon quotidien depuis plus de quinze ans. Épaulé par ma compagne, véritable stratège de l’archive et compagne d’armes bien plus méthodique que moi lorsqu’il s’agit d’explorer les innombrables ressources disponibles en ligne, j’ai patiemment reconstruit les branches de ma généalogie, tant du côté maternel que paternel. Je suis né en France, mais mes origines sont essentiellement italiennes et sardes avec, greffée au cœur de ce patrimoine, une très modeste, mais précieuse souche française, transmise par mon arrière-grand-mère alsacienne.

Les figures marquantes de la lignée lombarde
Du côté italien, c’est tout un théâtre familial qui se déploie, entre figures illustres et ancêtres anonymes, tous réunis dans un même tableau généalogique. Parmi eux : Antonio Cova, fondateur de la célèbre Pasticceria Cova, Francesco Merli, ténor de renom, et Fiorella Cova, ballerine milanaise. On y retrouve aussi Mario Zampedroni, peintre contemporain récemment disparu, auquel je rends hommage. Certains liens restent à authentifier, notamment une parenté supposée avec la chanteuse Dori Ghezzi, longtemps évoquée par des cousins, mais encore sans preuve écrite.

Mémoire familiale et héritage de résistance
Il y a quelques années, j’ai rencontré celle qu’on pourrait appeler la mémoire vive de ma lignée lombarde. Elle m’a transmis un ouvrage retraçant, en filigrane, l’histoire familiale et la fuite du fascisme vers la France. C’est dans cette histoire faite de pauvreté, d’exil et de résilience que mes ancêtres ont trouvé la force de se battre pour un avenir. De la vallée du Pô aux hauteurs d’Orbey, leur parcours trace une diagonale silencieuse de courage, à laquelle je dois aujourd’hui ma propre existence. Mon histoire s’est forgée dans cette résistance discrète. Et je leur en serai à jamais reconnaissant, car sans leur lutte obstinée, je ne serais pas ici pour l’écrire.

Racines sardes et ADN révélateur
Du côté sarde, plusieurs tests ADN m’ont permis de retrouver ma famille d’origine. J’y ai découvert des cousins qui m’ont accueilli avec une étonnante chaleur, comme si j’avais toujours fait partie du cercle. Ces liens, nés dans les laboratoires, se sont concrétisés par des rencontres, des échanges, une reconnaissance partagée. Ces recherches ne m’ont pas seulement révélé des correspondances génétiques, elles m’ont offert des visages, des histoires. C’est là que la généalogie prend tout son sens. Comme du côté lombard, mes ancêtres sardes étaient tournés vers les arts, un héritage discret, mais vivant.

Une invitation à la quête de mémoire
Partir à la recherche de ses origines, c’est mieux comprendre d’où l’on vient pour mieux avancer. C’est reconnaître les cicatrices héritées, les conflits, les déplacements, les silences, et y voir les marques d’une résilience qui nous fonde encore. J’espère que ces quelques lignes vous inciteront à entreprendre, vous aussi, cette quête essentielle.

Geoffrey Pomè
Fondateur et webmaster du site internet Les Mots Perdus